Les abeilles à la loupe

Les championnes de la pollinisation sont très diverses, allant de l’abeille domestique (Apis mellifera), celle qui fournit du miel, jusqu’aux abeilles sauvages dont on compte près de 1000 espèces en France. Pour les reconnaître parmi les milliers d’espèces d’insectes, voici leur carte d’identité :

Les caractéristiques majeures d’une abeille

Les scientifiques du projet de recherche POLLEN ont dû aller plus loin pour départager les individus d’espèces différentes. Ils ont dénombré 154 espèces différentes dont certaines en quantité importante comme Andrena enslinella, Apis mellifera, Bombus pascuorum, Bombus terrestris, Halictus scabiosae, Lasioglossum morio ou encore Panurgus dentipes.


Quelques organes remarquables

Les yeux


Oeil composé d’une abeille ( © C. Bouget)

Les yeux permettent de recevoir la lumière et de la transformer en signaux électriques qui sont ensuite transmis au cerveau pour développer une représentation mentale de l’environnement. Chez les Arthropodes comme les abeilles, les yeux sont dits composés. Ils sont constitués de plusieurs petites structures que l’on appelle des ommatidies, dont la surface de chacune d’elle compose les facettes visibles à la surface de l’oeil. Le nombre d’ommatidies est variable suivant les groupes d’Arthropodes. Par exemple les Thysanoures n’en possèdent pas, certains diptères comme les drosophiles en possèdent 800, les bourdons 10 000 ou encore 30 000 chez les libellules. Les abeilles quant à elles en possèdent environ 5000.

Cette structure des yeux limite la vision des formes mais permet une importante sensibilité aux mouvements avec la perception de près de deux cents images par secondes et aux variations de lumière ainsi qu’une vue à 360°. Comme l’être humain, les abeilles peuvent voir trois couleurs (vision trichromatique) mais il ne s’agit pas forcément des mêmes. Elles sont donc capables de voir le vert, le bleu et l’ultraviolet mais pas le rouge comme le peuvent les humains. 

De plus l’abeille possède trois ocelles sur le sommet de la tête. Il s’agit de petits récepteurs captant les variations lumineuses et permettant à l’insecte de sortir de la ruche ou encore de distinguer le ciel du sol.

Les pièces buccales

Pièces buccales d’une abeille ( © C. Bouget)

L’appareil buccal de l’abeille est de type broyeur-lécheur. Il permet à la fois de lécher et de mâcher la nourriture. Il est composé de plusieurs structures majeures et essentielles :

-les mandibules : utilisées pour construire la ruche ou le nid, mâcher du pollen ou encore manipuler la cire pour fabriquer les rayons. 

-2 palpes labiaux : composés de 5 articles, ils permettent de toucher les objets dont la nourriture et de la goûter.

-le proboscis : formé temporairement par une partie des maxilles et du labium constituant un tube pour aspirer le nectar, l’eau ou du miel.

-le labellum : la langue, flexible et velue, elle est formée de glossa et terminée en forme de petite cuillère.

Les brosses à pollen

La récolte de pollen peut-être différente suivant les espèces d’abeilles. Certaines le récolte sur leurs pattes, d’autres sous leur abdomen ou d’autres encore sur le thorax. Les structures qui permettent donc la récolte du pollen peuvent se trouver sur ces différents endroits selon la pratique de l’abeille.

– la brosse à pollen (scopa) sur les pattes postérieures : constituée de poils elle permet de réceptionner l’arrivage de pollen. Celui-ci est ensuite placé sur une corbeille à pollen constituée elle aussi de poils, sur les pattes postérieures, grâce à un peigne placé sur ces mêmes pattes. (exemple de l’abeille domestique de la famille des Apidés)

– la brosse à pollen ventrale : constituée de poils souvent de couleur différente du reste de l’abdomen. (exemple de l’Osmie rousse de la famille des Mégachilidés)

– la brosse à pollen sur les côtés du thorax : la pilosité se trouve alors sur une partie nommée propodeum. (exemple d’Andrena proxima de la famille des Andrénidés)

Notons que certaines espèces n’ont pas de scopa comme les abeilles de la famille des Collétidés qui emportent le pollen comme elles emportent le nectar, en le gardant dans une partie de leur tube digestif : le jabot.

La scopa est un des principaux critères qui permet de faire la distinction entre les espèces.